Eugène Véder – Peintre (1876-1936)

 La tour Biret par Eugène VéderNé le ler avril 1876 à Saint-Germain-en-Laye,  il débute dans la vie comme peintre décorateur.

Passionné dès son plus jeune âge par le dessin, Eugène Véder effectue quelques passages à la Grande Chaumière. C’est en 1925 qu’il décide de s’installer à Châtillon, 29ruedu Bel-Air.

Là, il seconsacre à la gravure et devient membre dela Gravure originale en noir, dont le président se nomme Edmond Haraucourt, conservateur au musée de Cluny.

Illustrateur, il est collaborateur de plusieurs jounaux, fait partie de la Société bibliophile Saint-Eloi et participe à l‘illustration de nombreux livres dont Paris, ses eaux et ses fontaines (1925) de Georges Montorgueil ou Adieu les fortifs d’André Billy.

Pour Francis Carco, il illustre encore Promenada pittoresquæ à Montmartre. Passionné par la vie rurale, il exécuta de nombreux pastels, dessins croquis, aquarelles sur nature et travailla aux ateliers de décoration de porcelaine à la manufacture de Sèvres.

Eugène Véder, peintre de l’instantané

Illustrateur, aquafortiste, il laisse un patrimoine considérable, vision d‘un monde quelque peu évanoui où il décrit la vie “comme elle va”. Dans un esprit de conservation, il a su garder pour nous une trace de tout ce qui allait disparaitre.

En 1923, Jean Robiquet, conservateur du musée Carnavalet brosse ainsi le portrait de Veder.

Ne lui demandez pas d‘où il vient ni où il apprit à regarder à crayonner et à sentir. Son œuvre l’indique assez clairement.

Les petits marchés en plein air, les étals de la rue Saint-Jacques, les fortifs, le vieux Montmartre, tels furent ses premiers champs d’observation, ses premiers ateliers de peintre.

Préservé de toute influence d’école, il n’a eu d’autre maître que Paris. Il n’a eu d’autre enseignement que le spectacle quotidien de nos rues, d’autres modèles que les passants.

Maître de l’image locale, il a mis tout son cœur à nous révéler le pittoresque. La rue Perrotin, la place de l’Église, la tour Biret… (voir couverture du présent ouvrage) ont été immortalisées dans une vérité émotionnelle.

Le livre de Roger Croze, Châtillon, village de banlieue, édité en 1948, est lui aussi illustré de dessins d’Eugène Veder.

Une exposition de ses œuvres a été présentée par les Amis du Vieux Châtillon en 1993. Voilà le secret d’un talent si original, d’une œuvre où le moindre détail prend un accent de vérité. En juin 1936, Eugène Veder décède des suites d’un accident de la circulation.